Le poète et la chouette.

Le désert est sec,
Survolé par d'infâmes vautours,
Mais leurs tours d'horizon s'achévent,
Les vautours s'en vont,
C'est une élégante chouette qui prend le relaie,
Et le desert devient océan,
Où la lune s'y reflète a merveille.

Le poéte s'endort sur un sol goudronneux,
Un bras emplumé l'effleure,
Le poéte s'éveille,
Le goudron n'est plus,
C'est un sol verdâtre,
Où les fleurs de tournesols
Gardent la tête haute,
Le soleil brille de mille feux,
Et feu grisaille s'éclipse.

Elle s'est posée dans les parages,
Elle fait barrage à ces flammes
Qui consument le poéte en détresse,
C'est une chouette vaillante,
Et le poéte sort de ses ténèbres de sommeil,
S'extirpe de l'ombre,
Pour entrer dans la lumière,
C'est un oiseau doré,
Sans précédent,
Et sans succession possible.

Ce coeur mort est revenue a la vie,
Et le poète dans une étreinte
Puissante et passionée,
Garde ce strigidé
D'une élégance sans équivoque
À ses cotés.

Autour le vide
Pousse encore son cri,
Mais cette histoire est plus forte encore
Que l'appel incessant du néant,
Il ne se couchera point.

La chouette pousse son cri
Et le poéte répond,
Les oeufs du poéte sont comestibles,
Le blanc de l'oeuf a remplacé la répugnance aveugle,
Le dédain attend au pied de la montagne,
Et le poéte s'envole
En compagnie du strigidé sacré.